Anne-Charlotte MÉNORET

Lissière

Anne-Charlotte Ménoret est née en 1959 à Cugand en Vendée. Elle vit à Paris où elle travaille depuis plus de 30 ans pour le Ministère de la Culture tout en continuant à créer et à exposer ses tapisseries.

Attirée par l’art depuis son enfance et encouragée par un père artiste-peintre figuratif-musicien classique qui exposa avec Gaston Chaissac et une mère passionnée par les travaux de broderie et de dentelle, elle remporte son premier prix de dessin à l’âge de 12 ans. Ses parents rencontrent Jean Lurçat dans le sud de la France auquel elle vouera une très grande admiration pour cet artiste et c’est donc à 22 ans qu’Anne-Charlotte Ménoret découvre la tapisserie. Elle intègre alors l’école des Beaux-Arts d’Angers où sont exposés le plus grand ensemble de tapisseries médiévales La tenture de l’Apocalypse ainsi que Le chant du monde de l’artiste-peintre-cartonnier Jean Lurçat qui bouscula la tradition et révolutionna la tapisserie. Aux Beaux-Arts, elle suit un enseignement en recherches et formes textiles avec le professeur-artiste plasticien Edward Baran ainsi qu’un enseignement classique au sein de la section Tapisserie.

En 1984, elle décide de quitter Angers et de poursuivre ses études à Paris. Elle y perfectionne ses bases classiques à l’atelier de haute lisse de la Manufacture des Gobelins puis acquiert une technique contemporaine à Paris-Ateliers avec la professeure-artiste textile Colette Magdziak.

Son parcours est alors jalonné de rencontres enrichissantes parmi lesquelles Sheila Hicks, artiste américaine de renommée internationale et de la rencontre avec Olga de Amaral artiste textile visuelle dans son atelier de Bogota en Colombie qui sera déterminante pour sa carrière et qui la conduira vers la création textile en alliant technique traditionnelle et technique contemporaine.

Grâce à la fibre textile, le mélange des laines avec ses broches et l’ajout des matières, la tapisserie est devenue le moyen d’expression d’Anne-Charlotte Ménoret. Sans chercher à reproduire des œuvres originales à l’identique comme dans la tapisserie traditionnelle mais à les interpréter et à en retirer ses propres créations, elle tisse sur un métier vertical haute-lisse « type Gobelin  qui lui offre une plus grande liberté dans sa démarche artistique. A la fois cartonnière et lissière, elle choisit délibérément de réaliser des tapisseries de grandes dimensions et travaille pendant des mois et des mois, voire des années pour obtenir un ouvrage de qualité. La conception de la tapisserie lui demande en effet beaucoup de réflexion au départ (dans la préparation qui va du choix des couleurs à l’exécution de l’œuvre) et requiert de la patience, de la minutie, de la persévérance et de la précision tout au long de sa réalisation. Pour elle la Tapisserie est un art mural contre la paroi, spatial pour circuler autour, mais aussi environnemental pour pouvoir y pénétrer.

En tant que sociétaire des Artistes Indépendants de Paris, Anne-Charlotte Ménoret participe régulièrement à des expositions à Avrillé, Boulogne-Billancourt, Cannes, Nantes, la Rochelle, Senlis, Paris (le Musée d’Orsay, le Palais de Tokyo, le Ministère de la culture et de la communication, l’église de la Madeleine de Paris, le salon des Artistes indépendants d’Art Capital au Grand Palais…).

« L’artiste-peintre mélange les couleurs avec ses pinceaux tandis que l’artiste-lissier mélange les laines avec ses broches »